Tally stresse pour de petites raisons !

Dr C. Solano

“J’ai 16 ans, et depuis plusieurs années, je stresse beaucoup, même pour de petites raisons.
Par exemple voici ce qui me stresse (vous allez me trouver folle !) :
–  Passer devant ma classe lors d’un exposé. Cela me stresse tellement que je raccourcis l’exposé pour moins stresser. Ça me coûte une mauvaise note.
– Passer à la caisse dans un magasin ;  je stresse vraiment trop : je dois compter l’argent exact qu’il me faut avant de passer pour ne pas attendre la monnaie.
– Aller au Mcdo, ce qui est rare car j’évite d’y aller. Je dis toujours “la même chose” quand une personne est devant moi pour éviter de trop parler. J’étais tellement en stress la dernière fois que je voulais pleurer.
– Téléphoner me stresse, je ne peux répondre que quand c’est mes parents ou mes sœurs qui m’appellent…
– Twitter je stresse toujours quand je parle à quelqu’un.
– Quand je suis au self,  je ne peux pas aller chercher l’eau ça me stresse.
– Manger dehors. La dernière fois, et j’ai demandé à une amie de m’acheter un truc parce que je stressais trop…
– Aller aller à la piscine ou plage de peur que les gens me critiquent à cause de mon poids (67kg pour 1m69). Du coup, je n’y vais jamais.

J’ai constamment peur qu’on me juge mal, c’est pour ça que je stresse. J’ai l’impression qu’on se moque de moi quand des gens rigolent derrière moi. Et quand je ne suis pas avec mes amies, je crois qu’elles me critiquent. J’ai très peu d’estime de moi.
Auriez-vous un moyen pour remédier à tout ça ?

Réponse du Dr Solano à Tally :
Ce que tu décris, ce n’est pas du tout un stress pour de “petites raisons”. C’est ce que l’on appelle une phobie sociale. C’est un problème important, et il faut le soigner bien sûr.

C’est quoi une phobie sociale ?
En voici la définition officielle. On se trouve en présence d’une phobie sociale s’il existe les 6 critères suivants :

1 – Une peur persistante et intense d’une ou plusieurs situations sociales ou bien de situations de performance durant lesquelles le sujet est en contact avec des gens non familiers ou bien peut être exposé à l’éventuelle observation attentive d’autrui. Le sujet craint d’agir (ou de montrer des symptômes anxieux) de façon embarrassante ou humiliante.

2 – L’exposition à la situation sociale redoutée provoque de façon quasi systématique une anxiété qui peut prendre la forme d’une Attaque de panique liée à la situation ou bien facilitée par la situation.

3 – Le sujet reconnaît le caractère excessif ou irraisonné de la peur.

4 – Les situations sociales ou de performance sont évitées ou vécues avec une anxiété et une détresse intenses.

5 – L’évitement, l’anticipation anxieuse ou la souffrance dans la (les) situations(s) sociale(s) ou de performance redoutée(s) perturbent , de façon importante, les habitudes de l’individu, ses activités professionnelles (ou scolaires), ou bien ses activités sociales ou ses relations avec autrui, ou bien le fait d’avoir cette phobie s’accompagne d’un sentiment de souffrance important.

6 – Pour les individus de moins de 18 ans, on ne porte le diagnostic que si la durée est d’au moins 6 mois (et toi, tu as seulement 16 ans, mais tu dis que cela fait plusieurs années que tu ressens cela).

Comment soigner une phobie sociale ?
La médecine actuelle sait bien soigner ce type de problèmes. Il faut pour cela avoir recours à une Thérapie Comportementale et Cognitive (TCC). Tu peux trouver un psy qui pratique ce type de traitement sur le site de l’AFTCC.

En quoi consiste une thérapie contre la phobie sociale ?
C’est difficile de tout te décrire, mais par exemple :

– le psy t’aidera à faire un recadrage : Tu penses que tout le monde se moque de toi (par exemple), mais en fait, la réalité, c’est que les gens se fichent complètement de ce que tu fais ! Il t’aidera à en prendre conscience.

– Tu manque de confiance en toi, tu as des pensées et ruminations négatives, il t’aidera à les bloquer et à les transformer en pensées normales (pas à 100 % positives non plus, on est dans la vraie vie, il ne va pas te vendre du rêve !)

– Et puis, il t’aidera et t’encouragera à faire de tous petits progrès. Et petit à petit, ça sera de plus en plus facile.

Donc, parles-en à tes parents, trouve un psy et choisis de t’épanouir ! Bon courage à toi et surtout raconte-nous comment ça se passe, ça pourrait aider beaucoup de filles (et de garçons aussi) !

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